Samedi 17 juillet 2021 [...] Nous avançons tout doucement vers l'Est. Aucun vent, le courant nous porte. Notre utilisation de gasoil étant contrainte, nous naviguons "vraiment" à la voile et j'aime cette temporalité, ce temps plus long, cet esprit différent. Ne plus vraiment savoir quand on s'arrêtera, laisser le vent dicter en partie notre direction, notre rythme, notre route et nos escales... Vivre en fonction du vent.
A chaque sortie à terre, nous emportons un équipement de sécurité et de survie complet : armes et munitions, sac étanche, balise de détresse, VHF portable, trousse de secours, kit de réparation de l’annexe... Nous sommes toujours au moins deux, jamais seuls.
Tous les trois ou quatre jours, nous nous ravitaillons en eau, pour la boisson et la cuisine, et en bois, pour le poêle. Ce sont deux denrées très faciles à trouver. Le bois flotté est humide et brule rapidement, mais il est présent en quantité sur la plupart des plages il nous suffit de le débiter pour le faire entrer dans le petit poêle de Baladin. Quand à l’eau douce, nous remplissons habituellement nos bidons aux ruisseaux. Nous essayons de la collecter aussi près que possible des glaciers afin d’avoir l’eau la plus pure possible, et de ne pas avoir à la filtrer manuellement.