A mesure que les quarts s'enchaînent, ils deviennent plus faciles. La hauteur d'eau sous la quille augmente, tasse les vagues, et le vent diminue.

Lorsque les montagnes blanches apparaissent, nous sommes tous les trois sur le pont. Nous sommes au Svalbard, et il se présente à nous sous son meilleur visage. Des montagnes abruptes complètement enneigées, de sévères glaciers sous un ciel désormais bleu, et les premiers growlers. L'excitation de l'inconnu se mêle à celle de l'arrivée, après quelques jours de traversée. Il fait beau, le Soleil brille, nous avons atteint notre destination.

Au moment où nous entrons dans Hornsund, le grand fjord situé à la pointe Sud de Spitzberg, le vent a complètement disparu. Nous démarrons le moteur pour pénétrer un champ de petits glaçons ; ils craquent, ils frottent contre la coque.

A une centaine de mètres de la côte, nous jetons l'ancre.

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Il n'y a plus de vent du tout. Seulement le bruit des glaçons, et parfois, le lointain craquement d'un glacier qui libère un iceberg.

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L'Arctique sympathique, sauvage, intimidant.

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Deux jours plus tard, en revanche, dans le fond du fjord, le vent s'est levé et des rafales catabatiques se succèdent. Nous restons dans le bateau en attendant qu’elles diminuent pour aller à terre. Nous avons un peu peur, si nous mettions l'annexe à l'eau, de nous faire emporter par le vent.

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Les heures passent et les rafales s'enchaînent sans faiblir. Petit à petit, nous les connaissons un peu mieux, nous devinons leur arrivée en regardant les vaguelettes courir vers nous comme un régiment de fantômes. Leur claquement devient presque monotone, tandis que l'envie d'aller à terre augmente. En milieu de journée, nous finissons par nous décider.

<aside> ➡️ Suite du journal : Semaine 7. Un grand terrain de jeu.

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