Au fond du grand Isfjord, une ville existait autrefois.

Elle s’appelait Pyramiden, et des mineurs russes y exploitaient le charbon. En regard du petit établissement norvégien, dédaignant les contraintes logistiques, loin de la Russie et loin de tout, l’URSS avait voulu bâtir une cité soviétique idéale.

Devant Pyramiden, l’eau est trouble, presque boueuse.

Le vieux quai en bois auquel nous nous amarrons borde une grande lagune peu profonde. Nous chargeons nos sacs à dos et y laissons Baladin en sécurité : nous partons dans les montagnes de Dickson land.

Sur les cartes topographiques, nous avons tracé un itinéraire d’une centaine de kilomètres. Après avoir traversé l’estuaire de Horbyedalen et franchi un premier col, il doit nous conduire jusqu’au grand glacier Mittag-Leflerbreen, que nous longerons pour atteindre le fond de Wijfdefjorden, l’immense fjord qui tranche Spitzberg en deux. Nous prévoyons ensuite de suivre un cap plein Ouest pour rejoindre, en deux jours de marche, les vallées qui se jettent dans Dicksonfjorden. Il nous faudra ensuite monter en altitude vers le Sud-Est pour traverser le massif qui nous séparera alors de Pyramiden.

Cinq jours de marche nous sont nécessaire pour compléter cette boucle et retrouver notre bateau.

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Au bivouac, nous faisons des quarts, comme en mer, afin de ne pas nous laisser surprendre par un ours polaire. J'en profite pour lire et écrire.

Mardi 29 juin La neige reste fréquente à toute altitude mais en bas, la progression se fait essentiellement dans de la moraine dépourvue de neige. Cette moraine prend souvent la forme de "champs de mines" couverts de buttes, comme un terrain vague où des travaux de terrassement auraient été entrepris. Le terrain est parfois sec (que du rocher) mais souvent humide. Une sorte de terre spongieuse, où l'on s'enfonce parfois beaucoup. L'espèce de toundra ou permafrost est plus rare mais c'est le terrain le plus agréable, moelleux et sec. On trouve très facilement de l'eau même si elle est souvent boueuse ou polluée par des animaux. On traverse aussi de nombreuses rivières, avec de l'eau aux genoux ou un peu plus haut, des grenouillères seraient bien pratiques ! Le temps est beau, bien que le ciel soit tout gris actuellement. Nous sommes chanceux et j'espère que cela va durer. [...]

Mercredi 30 juin Sur le permafrost, une herbe très rêche pousse mais également de jolies petites fleurs, roses pour la plupart.

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https://vimeo.com/661577357/1b6da2977d

<aside> ➡️ Suite du journal : Semaine 9. Baladinbukta.

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