A Tananger, nous sommes officiellement en quarantaine.

Nous passons l'essentiel de notre temps à bricoler sur le bateau. Je m'occupe notamment d'installer un support en iroko sur la poupe, pour le régulateur d'allure. Ce dernier pouvant être amené à supporter des contraintes importantes et longitudinales, le support doit être particulièrement résistant sur chacun de ses axes. J’effectue également une maintenance complète du moteur.

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A Tananger, je monte sur la poupe de Baladin le support de régulateur d'allures, formé des poutres en Iroko fournies avant le départ par le menuisier Jambe de Bois, qui les avait découpées dans sa péniche sur le canal de Saint-Valéry-sur-Somme.

A Tananger, je monte sur la poupe de Baladin le support de régulateur d'allures, formé des poutres en Iroko fournies avant le départ par le menuisier Jambe de Bois, qui les avait découpées dans sa péniche sur le canal de Saint-Valéry-sur-Somme.

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J'aime bien Tananger, et j’aurais pu y rester plus longtemps. Lorsque nous repartons, après quelques jours d’escale, j’espère que nous nous y arrêterons à nouveau sur le chemin du retour, à la fin de l’été.

*9 mai 2021

Nous sommes repartis hier après-midi de Tananger. Julien et Théophile semblaient vraiment ne pas aimer cet endroit. Quant à moi, j'en gardais un sentiment contradictoire. Une très grande tranquillité, et une certaine forme de sérénité, se dégageaient de la rade. L'absence de mouvement, la lumière douce et profonde du soir, le très léger vent qui effleurait la surface de l'eau, le froid discret et la gentillesse des gens du port en faisaient un espace hors du temps, lent et bloqué au seuil du printemps.*

Au large, nous naviguons dans la pluie et le brouillard.

Sitôt en mer, je me remets à penser. J'ai du mal à distinguer ce que je fais par envie, et ce que je fais parce que cela correspond à l'image que je veux avoir de moi-même. La lecture d'Ella Maillard, empruntée à Théophile, ne m'aide pas beaucoup.

(...) *A la fin de sa vie, elle décrit une jeunesse heureuse, joyeuse, volontaire. Mais chaque fois qu’elle cite ses carnets, écrits sur le moment, elle se révèle en fait torturée, malheureuse, incertaine et perdue, pleine d'un sentiment de vacuité et sans réponse face aux choix que lui imposait (qu'impose ?) la société. Et moi, à quoi est-ce que j'aspire ? J'aspire à une vie honnête et sincère, à satisfaire ma curiosité et toujours apprendre, à trouver du sens dans chacune de mes actions. Plus qu'aspiration, c'est en fait nécessité car je suis incapable de toute action qui ne satisfait pas ces conditions.

(...) En mer, je pense beaucoup plus (...) et j’en ai parlé à Théophile qui m'a dit ne pas ressentir la même chose. Pour lui, la vie en mer est plus nouvelle, et la "survie”, barrer - manger - dormir - entretenir, suffisent à occuper son esprit, m'assure-t-il.*

<aside> ➡️ Suite du journal : Semaines 4, 5. Les vacances ?

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Expés précédentes :

Liberté, autonomie et légèreté en milieu arctique. Expédition amphibie sur la côte Est du Groenland.

Freedom, autonomy and lightness in the Arctic. Amphibious expedition on the East coast of Greenland.

De la baie des phoques à la baie des ours

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